L’ODYSSÉE : ‘‘De la Légion à l’Espoir Paralympique’’


J’ai donné une partie de moi pour la France. Quand je me suis réveillé aux urgences, j’étais tellement heureux d’être en vie. C’était une telle chance. Maintenant, si je m’entraîne bien, je pourrais représenter le Sénégal aux Jeux Paralympiques, confie Macoumba.


Chaque année, des milliers de Sénégalais risquent leur vie en quittant leur pays, mais certains finissent par revenir après des mois, voire des années passées à l’étranger. La réalité de l’exil est souvent bien différente de leurs attentes, et le retour s’avère tout aussi complexe, les plongeant dans un mélange de honte, de regrets, et de lutte pour se réintégrer dans leur communauté d’origine. Malgré la bravoure de leur parcours, les migrants sont souvent perçus sous un angle négatif, associés à l’échec et au crime plutôt qu’au courage et au sacrifice.


Face à cette perception injuste, certains migrants parviennent à transformer leur histoire, surmontant l’adversité et inspirant les autres. C’est le cas de Macoumba. À 19 ans, il quitte le Sénégal pour la France, envoyé par son père dans l’espoir d’offrir de meilleures perspectives à sa famille. Après plusieurs tentatives infructueuses pour vendre des sculptures en bois en tant que vendeur à la sauvette à Malaga, en Espagne,  son visa touristique arrive à expiration. Pour rester en Europe, il s’engage dans la Légion étrangère française. Grâce à ses aptitudes physiques, il est déployé en Côte d’Ivoire, à Djibouti et en République centrafricaine.


En 2008, une blessure à la colonne vertébrale lors d’une mission le laisse paraplégique.  Malgré ce coup du sort, Macoumba reprend le dessus. En 2011, il rentre au Sénégal, où il devient un modèle de résilience et d’engagement. Il se lance dans l’immobilier, soutient l’éducation dans son village, s’implique dans la protection de l’environnement et milite pour l’inclusion des personnes handicapées. Il découvre alors une nouvelle passion pour le handbike et se hisse rapidement parmi les meilleurs mondiaux, devenant double champion d’Afrique.


Malgré cette immense déception, Macoumba ne se laisse pas abattre. Son regard est désormais fixé sur 2028, animé par la même détermination et l’espoir de participer aux prochains Jeux Paralympiques.

Grâce à son dévouement et à ses initiatives, il continue d’inspirer et de transformer les mentalités au Sénégal. Il refuse d’être défini par ses épreuves et, par sa ténacité, redonne espoir et dignité à ceux qui, comme lui, reviennent de l’exil marqués, mais pas brisés.


Dakar, Sénégal - Septembre 2023.

Souvenirs de l'époque de Macoumba dans la Légion étrangère française. Des photos de ses missions, sa plaque d'identité militaire et son insigne. En 2002, Macoumba est envoyé en France par son père pour améliorer le niveau de vie de sa famille et en 2011, il retourne au Sénégal, se lance dans l’immobilier et pratique le handbike à haut niveau.

"En mission, la mort rodait, mais ma mission était d'aider ma famille restée au pays."

Dakar, Sénégal - Septembre 2023.

Souvenirs de l'époque de Macoumba dans la Légion étrangère française. Des photos de ses missions, sa plaque d'identité militaire et son insigne. En 2002, Macoumba est envoyé en France par son père pour améliorer le niveau de vie de sa famille et en 2011, il retourne au Sénégal, se lance dans l’immobilier et pratique le handbike à haut niveau.

"En mission, la mort rodait, mais ma mission était d'aider ma famille restée au pays."

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